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  • Deux journées pas comme les autres à Roubaix en 2022

    L’enquête de sociologie électorale réalisée à Roubaix au premier et au second tour des élections présidentielles de 2022

    Le vendredi 9 décembre 2022 a eu lieu à l’Université de Lille une journée d’études (une longue après-midi à vrai dire) consacrée pour bonne partie à des retours d’enquêtes menées lors des dernières élections présidentielles.

    L’une de ces enquêtes -présentée comme d’une rare ampleur- avait été réalisée à Roubaix lors des 2 tours. Elle avait déjà fait l’objet d’une publication sur internet au début de l’été (https://metropolitiques.eu/Presidentielle-2022-a-Roubaix-les-determinants-sociaux-du-vote-populaire-ont.html) mais c’était l’occasion d’entendre celles et ceux qui l’avaient menée en parler plus en détails.

    La présentation a été faite par Tristan Haute en présence de Marie Neihouser et nous reproduisons ici (en commentaire sous chaque tableau) les notes rédigées en l’écoutant accompagnées des photos prises du strapontin.

    C’est un travail remarquable qui a fait appel à de nombreuses et nombreux bénévoles et dont la reproduction devrait être encouragée, à Roubaix comme dans d’autres villes. Son analyse permet de battre en brèche certaines idées reçues sur la ville de Roubaix (et accessoirement sur le vote Mélenchon) et ouvre aussi la voie à des questionnements auxquels des études plus fines pourraient éventuellement répondre si des moyens étaient accordés pour ce.

    Tableau 1 : 2234 questionnaires au premier tour, 1187 au second, un taux de non-réponse très faible et des résultats des votes déclarés à la sortie des urnes très proches des résultats définitifs. Seront souvent considérés  les 3 principaux candidats (Mélenchon, Macron, Le Pen) puisque les effectifs pour les autres candidats à Roubaix sont particulièrement faibles.

    Tableau 2 : Si on s’intéresse aux logiques politiques des votes, on constate d’abord une relative stabilité des trajectoires électorales entre le scrutin de 2022 et le précédent scrutin présidentiel de 2017, ce qui confirme un peu la logique de consolidation avec par exemple Jean-Luc Mélenchon qui conserve 87% des électeurs de 2017. C’est un peu moins pour Marine Le Pen avec 79%. Il y a donc quand même des mouvements électoraux. Jean-Luc Mélenchon notamment va parvenir par exemple à attirer la majorité des électeurs qui s’étaient portés sur Benoît Hamon en 2017 (qui avait fait 5%) avec un peu moins de 60% de report. Il va parvenir à attirer les abstentionnistes avec une quantité non-négligeable de gens qui déclarent s’être abstenus en 2017 et qui se sont remobilisés. Il parvient également à attirer 70% des non-inscrits ! Il attire enfin une partie des électeurs d’Emmanuel Macron (36% des électeurs d’Emmanuel Macron en 2017) disent avoir voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour en 2022. C’est plus important qu’au niveau national. L’hypothèse des sociologues est que Roubaix, à la fois ancien bastion socialiste et terre d’immigration, est un territoire où les électeurs d’Emmanuel Macron en 2017 étaient beaucoup plus que dans d’autres territoires d’anciens électeurs socialistes et des électeurs qui avaient une expérience migratoire direct ou indirecte. Même ayant voté Emmanuel Macron en 2017, ce sont peut-être ces électeurs qui furent les plus prédisposés, étant donné les dynamiques de campagne en 2022, à s’être tournés vers d’autres candidats à gauche notamment Jean-Luc Mélenchon.

    Tableau 3 : Même s’il existe des mouvements, le choix électoral n’en reste pas moins associé aux positionnements politiques des électeurs. Dans ce territoire populaire, on voit que 63% des électeurs de Mélenchon se positionnent à gauche et plus à gauche que très à gauche. D’un autre côté chez Emmanuel Macron c’est moins surprenant mais on a 43% qui se positionnent au centre et très peu qui se positionnent très à gauche ou très à droite. Par contre il y a quand même 24% de positionné à droite ou 15% qui se positionnent à gauche ce qui n’est dans les 2 cas pas négligeable. Pour les électeurs de Marine Le Pen, c’est un résultat qui est visible dans d’autres enquêtes et dans d’autres territoires : on a des électeurs qui au premier tour ou au 2nd tour se positionnent soit à droite ou très à droite soit ne se positionnent pas du tout. On voit même que le tropisme « à droite » est plus fort au 2nd tour qu’au premier tour et que le moindre positionnement d’ailleurs est plus faible au 2nd, ce qui montre aussi que les transferts de vote de la gauche vers le Rassemblement national en l’occurrence ici de Jean-Luc Mélenchon vers Marine Le Pen sont extrêmement faibles entre les 2 tours de l’élection présidentielle. Ce qui bat en brèche la thèse de l’existence d’un gaucho lepénisme d’un  Pascal Perri.

    Tableau 4 : Si on prend en compte les scrutins locaux, on voit qu’il y a quand même des trajectoires électorales qui sont plus éclatées. Il faut donc aussi se dire que tout le monde ne vote pas de manière cohérente, notamment quand on compare le vote du scrutin présidentiel avec celui des municipales. Le 2e tour des municipales est une offre qui est relativement restreinte. C’est un scrutin local à l’échelle de la ville : peut-être que les élus sont plus identifiés par exemple que les élus départementaux où régionaux qui ont eu lieu depuis. On constate que 50% des électeurs d’Emmanuel Macron en 2022 ont déclaré avoir voté au 2nd tour pour la liste de Guillaume Delbar, le maire sortant. En 2020, à l’inverse, on a seulement 15% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui déclarent avoir voté pour la liste d’opposition divers gauche et 18% disent avoir voté pour la liste de Guillaume Delbar, plus nombreux encore, ce qui montre une forme de déconnexion sans doute entre les scrutins locaux et les scrutins nationaux et ce qui montre aussi peut-être des problèmes de « mémoire du vote » et des problèmes d’identification à la fois des étiquettes partisanes et des étiquettes politiques des candidats municipales (et même sans doute des candidats eux-mêmes aux municipales rires).

    Ce sont des résultats à prendre avec précaution mais du moins on peut retenir qu’il n’y a pas forcément de choix cohérent en tout cas et ce qui pose la question aussi de « mémoire du vote » au-delà d’une présidentielle.

    Tableau 5 : Il y avait une question sur le moment du choix électoral. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen sont plus nombreux à se décider à voter pour eux durant les 2 mois de campagne que les électeurs d’Emmanuel Macron. (53% des électeurs d’Emmanuel Macron avaient fait leur choix avant contre 42,7% et 40,6%). Il faut souligner que près de 3 électeurs de Marine Le Pen sur 10 aurait fait son choix le jour même du vote !

    Tableau 6 : Sur les reports de vote entre les 2 tours, on retiendra que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui se sont déplacés au 2nd tour l’ont fait pour voter très massivement Emmanuel Macron. L’abstention a progressé entre les 2 tours en particulier à Roubaix dans une logique déjà observée en 2017.

    S’il y a volatilité des votes, elle existe notamment entre les scrutins de différents types ou de proche en proche, c’est à dire d’un candidat vers un candidat qui est sans doute le moins éloigné dans l’espace politique, celui de Hamon vers Mélenchon, de Macron vers Mélenchon d’ailleurs et ce n’est pas n’importe quels électeurs de Macron qui sont passés vers un vote Jean Luc Mélenchon en 2022.

    Tableau 7 : Les logiques sociales permettent d’éclairer aussi ces logiques politiques. En essayant de regarder la distribution en fonction d’un certain nombre de critères, celui du sexe n’a pas été retenu dans la mesure où il y a très peu de différence : elles sont extrêmement faibles et l’idée d’un « radical right gender gap » (d’un vote moins important des femmes pour la droite radicale et l’extrême droite) ne peut plus s’appliquer pour le Rassemblement national (mais s’applique encore pour Zemmour)

    Le vote Mélenchon (beaucoup plus d’ailleurs que ce qu’on observe au plan national) décroit nettement avec l’âge : 71% des 18-24 ans qui disent avoir voté Jean-Luc Mélenchon alors qu’on tombe à 18% parmi les 65 ans et plus (il y a un décrochage particulièrement important dans cette dernière catégorie des 65 ans). A l’inverse, le vote pour Emmanuel Macron augmente avec l’âge : on passe de 9% pour les 18-25 à 39% pour les 65 et plus de manière linéaire.

    La question est de savoir si c’est un effet d’âge ou un effet de génération : est-ce que les jeunes vont, en devenant vieux, devenir soit plus de droite soit plus modérés (peu importe comment on l’entend), soit on a un effet de génération c’est à dire que la génération à laquelle ils appartiennent porte des valeurs différentes. Des analyses au niveau national (celle de Vincent Tiberj par exemple) tendraient plutôt à privilégier une approche en termes de génération mais cela reste à démontrer d’où l’idée aussi de répéter ce type d’enquête dans un même territoire à plusieurs échéances.

    Tableau 8 : Si on regarde le niveau de diplôme (un sujet classique de la sociologie électorale) on revient finalement avec une spécificité des diplômés du supérieur long qui votent davantage pour Emmanuel Macron et significativement moins pour Marine Le Pen et JLM et une spécificité des personnes n’ayant pas un niveau équivalent baccalauréat qui votent davantage pour Marine Le Pen et significativement moins pour Emmanuel Macron. Le vote Mélenchon est un peu plus inter-classiste en termes de niveau de diplôme.

    Tableaux 9a, 9b, 9c : Si on regarde la situation vis-à-vis de l’emploi, on trouve des différences moins significatives. Ce que les modèles statistiques montrent : le vote Mélenchon parmi les étudiants et les salariés précaires est-il lié à leur génération d’appartenance, à leur âge OU à l’expérience qu’ils font par exemple du chômage et de la précarité (les chômeurs étant en moyenne plus jeunes). A l’inverse on voit que les salariés du privé, les indépendants ou les retraités ont privilégié Emmanuel Macron au premier tour et les retraités et les salariés stables du privé Marine Le Pen.

    Au 2nd tour on retrouve un schéma plus « classique », c’est à dire plus conforme aux résultats nationaux dans la mesure où Marine Le Pen obtient ses meilleurs résultats non pas dans les catégories les plus stabilisées du salariat ou parmi les retraités mais parmi les chômeurs, les salariés précaires et de la même manière, des électeurs qui se rendent aux urnes et qui déclarent être dans une situation financière difficile ou qui déclarent ne pas arriver à s’en sortir financièrement. Et ce bien que majoritairement ces catégories ont voté Macron.

    Tableau 10 : Ce qui est aussi structurant dans la sociologie électorale ce n’est pas seulement le revenu mais aussi le patrimoine. Les personnes qui sont propriétaires de leur logement votent significativement moins pour JLM et au 2nd tour pour Marine Le Pen et davantage pour Macron.

    On peut retenir ici 2 grands résultats : Dans le territoire populaire qu’est Roubaix, il n’y a pas de classes populaires droitisées (le RN a reculé entre les présidentielles de 2017 et 2022 au 1er tour).  Ces personnes de classe populaire à Roubaix votent majoritairement pour Jean-Luc Mélenchon et au 2nd tour majoritairement pour Emmanuel Macron même si c’est dans une moindre ampleur que les catégories les plus favorisées de l’électorat roubaisien. On a profilé l’électorat de Jean-Luc Mélenchon qui est assez interclassiste

    2e résultat qui est intéressant est que le RN semble avoir un électorat plus « populaire » au 2nd tour qu’au 1er tour comme si au 1er tour finalement, dans ce territoire populaire, cette catégorie serait constituée de ce que des sociologues ont appelé les « petits moyens » (notamment des propriétaires, des personnes qui ne sont pas nécessairement dans une situation financière difficile et « boucle juste leur budget » ou qui sont aussi davantage des retraités ou des salariés stables).

    Ce caractère plus populaire des électeurs de Marine Le Pen au second tour n’est pas lié à un report de voix massif d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon du premier tour : il y a quelque chose à creuser sur « comment le vote en faveur du Rassemblement national se transforme entre les 2 tours ».

    3 hypothèses permettent de différencier les électeurs de de Marine Le Pen des électeurs de Jean-Luc Mélenchon :

    Première piste, c’est la trajectoire migratoire. On avait une question sur le lieu de naissance (qui est une question insatisfaisante avec un nombre de modalités évidemment insuffisant dû à la contrainte de la taille du questionnaire) et une formulation sur le lieu de naissance qui exclut de l’analyse la différenciation entre personnes qui sont descendante immigrées et personnes qui ne le sont pas.  Quand on regarde les réponses à cette question c’est que les personnes nées à Roubaix votent significativement plus pour MLP et les personnes nées à l’étranger davantage pour Jean-Luc Mélenchon.

    2e élément de différenciation : la même question sur la religion. Est-ce que la religion est un facteur de différenciation des comportements en soi ou est-ce que la religion est ici le signe des expériences migratoires directes ou indirectes ou l’expérience des discriminations.  Il y a des analyses qui ont été menées au niveau national pour savoir si le sur-positionnement à gauche s’explique par le fait de se déclarer de religion musulmane ou par le fait d’avoir subi des discriminations liées à son origine ou le fait d’avoir une expérience migratoire notamment à partir d’une grande enquête qui s’appelle TEO (trajectoires et origines, INED) qui possède une méthodologie plus robuste : ce sont les expériences des discriminations qui joueraient ce rôle plutôt que l’appartenance religieuse en soi.

    Par contre, on voit clairement ici que les personnes qui se déclarent catholiques et les personnes qui se déclarent musulmanes (qui sont en proportion assez équivalente dans l’enquête au premier tour, au 2nd tour les personnes qui se déclarent musulmanes sont moins présentes) ont des comportements électoraux très différents.

    Celles qui vont se déclarer catholiques vont voter davantage pour Emmanuel Macron entre 36 et 41% au premier tour et davantage aussi pour Marine Le Pen alors que les secondes vont massivement voter Mélenchon au premier tour à 85% et plus encore massivement encore voter Emmanuel Macron à 87%.

    Le dernier facteur de différenciation est une hypothèse qui a été proposée par Stéphane Beaud et Michel Pialoux dans leur ouvrage sur les usines Peugeot : la question de l’anomie sociale et du vote pour le Rassemblement national. Est-ce qu’il y a un lien entre ces 2 éléments. On a retenu 2 indicateurs d’une potentielle anomie sociale sans doute imparfaits mais qui ont leur intérêt : l’absence de discussion politique durant la campagne, « je n’ai discuté d’élections avec personne ni avec mon conjoint, ni avec mes enfants, mes parents, ni avec mes collègues, ni avec mes amis et cetera » et un second indicateur qui est plus présent, plus répandu, c’est l’absence d’engagement associatif

    Qu’est-ce qu’on voit quand on analyse les données d’enquête ?

    Quel que soit le tour de scrutin, l’absence de discussion politique va de pair avec un vote pour Le Pen plus important.

    A l’inverse, les votants qui sont engagés dans des associations (quel que soit le type d’association) vote significativement moins pour Marine Le Pen.

    Dernier élément qui est une hypothèse corollaire à cette relation entre vote Le Pen et anomie sociale, c’est la question du vote d’extrême-droite comme la traduction d’un rapport conflictuel au voisinage. Une question donc sur la satisfaction vis-à-vis du voisinage. Ce qu’on voit c’est qu’au premier tour, sur cette question il y a très peu de différence.

    Le rapport par contre au 2nd tour est de 14 points entre les personnes qui sont satisfaites de leur voisinage et qui votent Macron et les personnes qui ne sont pas satisfaites et qui votent Marine Le Pen.

  • Communiqué

    Il est des hommes et des femmes dont c’est la conscience qui dicte les choix : il en est d’autres pour qui c’est leur « chefaillon » – le plus souvent afin d’éviter les éclaboussures. Le « bon petit soldat » Pick (comme il s’était présenté lui-même) appartient donc à cette seconde catégorie d’individus. Comme il a attendu que son président au Département lui demande de se démettre de la présidence de Partenord (et de sa vice-présidence au Conseil Départemental) pour s’exécuter, il a fait de même hier soir dans le cabinet du maire pour démissionner de ses délégations au conseil municipal, à l’instar de son fils Pierre et de Karima Zouggagh. 

    Pourquoi M. Pick et Mme Zouggagh ? Pourquoi vous arrêter en si bon chemin et ne pas remettre tout simplement vos mandats de conseillers départementaux et municipaux pour mettre un terme au feuilleton sans fin de cette histoire minable ? 

    Et qu’attend Guillaume Delbar pour démissionner aussi, lui qui met tant d’énergie à se désolidariser de vous ? Que l’honneur lui vienne enfin ?

    Comment la majorité municipale peut-elle encore soutenir ces gens, condamnés en première instance pour une affaire de fraude fiscale établie et reconnue par ses instigateurs ? Appel interjeté et présomption d’innocence ou pas, le climat qui règne autour du maire et de son équipe est devenu délétère. A lire la presse ces dernières temps, il ne passera bientôt plus une semaine sans qu’un conseiller municipal ait maille à partir avec le tribunal correctionnel ou celui du commerce…  

    Et c’en est assez de lire les vains rappels à la seule morale de la part de pétitionnaires à l’horizon borné d’une revanche des municipales. Le socle électoral des condamnés et de leurs soutiens -beaucoup s’accordent à le penser-, ce sont majoritairement les beaux quartiers. Ces gens ont été élus par d’autres qui ont toujours manifesté de la tolérance pour la fraude fiscale et une tendresse particulière pour les champions de l’évasion fiscale comme Bernard Arnaud ou les Mulliez. Ces gens sont de la même trempe que celles et ceux qui ont réélu les Balkany et Dassault à Levallois et Corbeil. 

    C’est en termes politiques qu’il faut évaluer la situation et prendre les mesures qui contribueront à ce qu’elle ne se reproduise plus. Nous avons fait nôtre depuis les dernières élections municipales les 30 propositions de la charte Anticor comme celles du Manifeste pour une démocratie locale réelle. Le référendum révocatoire est une mesure défendue par notre mouvement La France Insoumise qui, une fois rendue possible, renforcera le contrôle populaire sur les représentants du peuple : des citoyen.ne.s pourront  exiger le départ d’un.e élu.e qui ne fait pas ou fait mal son travail.

    Ou qui a trahi leur confiance. 

    Résistance Populaire Roubaix et Roubaix Insoumise, groupes d’action de La France Insoumise

  • « Fraude fiscale, recel et escroquerie en bande organisée » #RoubaixPapers : Delbar, Pick, Zouggagh & Cie au banc des accusés.

    Communiqué des Groupes d’Action de La France Insoumise à Roubaix

    La lutte contre la pauvreté passe (aussi) par la lutte contre la fraude fiscale et la délinquance en col blanc.

    Il y a deux semaines, le journal La Voix du Nord informait qu’un quart des Roubaisien.nes « dépendaient du Secours Populaire ». Inutile de réciter ici la litanie des indicateurs qui, dans les rapports qui s’ajoutent les uns aux autres sans jamais rien changer ou si peu, rappellent combien la situation de nombreux-ses habitant.es de la ville est désespérée.

    Une sous-préfète chasse l’autre sans que nous sachions ce que la première a fait et ce que la suivante envisage de faire. Les ministres passent, qui s’attardent moins longtemps et laissent autant de souvenirs que les effets de leurs promesses, c’est-à-dire aucun. Quant aux deux députées alliées de Guillaume Delbar, Mmes Catherine Osson et Valérie Six, elles réapparaissent brutalement sur la scène locale à l’approche des échéances électorales de 2022 où elles jouent leur place, entre deux votes acquis aux lois antisociales du gouvernement.

    Une semaine après, le même journal annonçait que le maire de Roubaix et conseiller régional, M. Guillaume Delbar et treize autres prévenu.es étaient soupçonné.es d’être directement impliqué.es dans une affaire de « fraude fiscale » et « d’escroquerie en bande organisée »

    La semaine a passé durant laquelle on s’est interrogé à Roubaix de savoir comment tout ce beau monde avait pu tomber si bas -et perquisitionné et placé en garde à vue à la fin de l’été 2020 sans que l’information soit rendue publique.

    Jeudi et vendredi derniers, ces personnes comparaissaient devant la 8ème chambre du tribunal correctionnel de Lille. Et ce que nous avons lu et entendu résonne de telle façon que l’incrédulité le partage à l’indignation la plus profonde.

    Incrédulité si on veut bien croire les premières explications des prévenu.es dont les plus impliqué.es occupent les fonctions de maire et de conseiller régional, M. Guillaume Delbar, de conseillers municipaux et conseillers départementaux, vice-président chargé des finances au conseil départemental et premier adjoint aux finances à la ville pour le premier, M. Max-André Pick et adjointe à la lutte contre la pauvreté (sa pauvreté ?) pour la seconde : Mme Karima Zouggagh !

    Ce qu’on appelle des postes à responsabilités occupés par des gens… qui ont le front de clamer leur irresponsabilité ou se prévalent de leur incompétence en matière de droit ou de calcul mental dans le prétoire.

    Indignation devant une lamentable combine dont M. Pick semble apprendre le caractère illégal, que Mme Zouggagh, entre deux sanglots de honte, dit avoir pris pour une « niche » fiscale et que M. Delbar affirme découvrir.

    Ne reculant devant rien, ni surtout le ridicule, ce dernier ajoute ne pas gérer ses déclarations d’imposition, perdre sa carte bancaire régulièrement, ne pas connaitre même les codes de ses comptes bancaires.

    Pour nous demeurent des angles morts dans les prolongements de cette affaire : sur l’usage par exemple d’une partie des sommes du montage financier dans ce qui a été décrit comme les moyens de faire vivre « une dynamique politique », nous ne savons rien. Il n’est pas certain que les ennuis judiciaires de quelques-uns se limitent à ce qui a été dévoilé pour le moment.

    Mais l’important dans cette histoire minable, ce sont bien les systèmes de fraude mis en place à l’échelle locale, comme on les observe à l’échelle mondiale et qui nourrissent la défiance de nos concitoyen.nes, étranglent les régimes de solidarité et participent au premier rang à la destruction des services publics.

    Alors certes, la présomption d’innocence prévaut aujourd’hui mais elle ne doit pas justifier la frilosité de notre réaction face à de tels actes dont les auteurs et leurs soutiens s’évertuent, après l’émotion du procès, à diminuer, voire ignorer l’importance.

    A cet égard, la majorité municipale de M. Delbar, au garde-à-vous et le doigt sur la couture du pantalon, continue de lui prêter allégeance et se montre soit silencieuse, soit solidaire et compréhensive.

    Le jugement de cette affaire sera rendu le 2 décembre à 14h avec le prononcé des peines. Si le jugement est à la hauteur de ce que le procureur a requis (des peines de prison ferme et/ou avec sursis assorties de peines d’inéligibilité), les condamné.es feront très vraisemblablement appel.

    Mais en attendant, la fraude fiscale est avérée. Des prévenu.es témoignent s’être laissé abuser. Max-André Pick a reconnu être avec un comparse l’auteur du montage. La réquisition d’escroquerie en bande organisée a pris de la densité.

    C’est bien suffisant pour exiger des actes forts de la part des exécutifs locaux et nous prenons pour un premier signe les résolutions des deux conseillers départementaux.

    Car en effet, Max-André Pick et Karima Zouggagh annoncent hier se retirer de leurs fonctions au conseil départemental. S’il est pressenti que le premier fasse de même avec ses délégations au conseil municipal, nous avons appris que Mme Zouggagh, contre toute attente, s’y refusait avec impudence de son côté.

    En conclusion :

    Nous demandons toujours la démission de leurs mandats respectifs ainsi que celle de Pierre Pick en considération des faits qui leur sont reprochés.

    Nous demandons également le retrait de sa fonction de maire de M. Guillaume Delbar.

    Nous demandons enfin que des explications et des excuses soient fournies aux Roubaisien-nes.

    A celles et ceux-ci, nous adressons à nouveau ce message.

    Le jeudi 21 octobre, à 18h30, sur la Grand’Place et face à l’hôtel de ville de Roubaix, au moment où se tiendra le prochain conseil municipal, rassemblons-nous et faisons tinter, résonner, carillonner les marmites et les casseroles aux oreilles de celles et ceux qui ne veulent pas entendre et qui disent ne rien voir ni ne pas y toucher !

    Il s’agit bien là du minimum que les habitant.es de Roubaix puissent faire pour montrer collectivement leur indignation et leur réprobation et exiger réparation.

    Résistance Populaire Roubaix et Roubaix l’Insoumise, groupes d’action de La France Insoumise à Roubaix

  • Le limbo des 100000: à quel jeu joue le Département du Nord?

    Nous avons appris par voie de presse, dans l’article du Nord-Eclair du vendredi 26 février 2021, que le département du Nord a enregistré une baisse spectaculaire de 3632 allocataires du RSA au mois de janvier, faisant passer leur nombre de 107129 à 103497 selon les chiffres de l’exécutif. Nous avons souhaité réagir à cette prouesse.
    Mme Bécue, maire de Tourcoing et vice-présidente déléguée à l’insertion et au retour à l’emploi au Département du Nord, relie en partie les chiffres de sortie de RSA avec les personnes qui auraient trouvé un emploi lors de la semaine « Réussir Sans Attendre ». Or comme cette semaine a eu lieu du 23 au 27 novembre 2020, les contrats de travail n’ont pu débuter au mieux qu’au 1er décembre. Comment ces personnes (1030 selon ses dires) peuvent-elles être considérées sorties en janvier alors que leur droit au RSA est maintenu pour une période de trois mois après une reprise d’activité ?
    En outre, nous pourrions nous féliciter que des personnes « sortent du dispositif RSA » si nous avions la garantie que parmi elles, certaines n’ont pas quitté une situation de pauvreté pour être précipité dans la misère par la suppression de leur RSA sur décision de M. Lecerf, président du Conseil Départemental. Et ce avec la bénédiction de leur majorité dont font partie Mme Zouggagh et M. Pick à Roubaix.
    Nous savons que les réductions et suspensions de RSA ont augmenté de façon significative durant ce mandat (50000 sanctions ont été appliquées entre 2016 et 2020) et qu’elles prennent une plus forte ampleur à l’approche des échéances électorales de juin. Et ce quelles que soient la situation des familles et les difficultés qu’elles affrontent. Et surtout pour ces élu.es qui ne font jamais dans le détail, quelle que soit la légitimité de ces sanctions.
    Car ces derniers ont des idées fixes pour objectifs : abaisser coûte que coûte le nombre d’allocataires du RSA en dessous de la barre des 100000 et l’exhiber comme un trophée à l’heure du bilan. Et cette fin justifie tous les moyens puisque cette passion des chiffres ronds s’accommode très bien de leur indifférence pour les conditions de vie de ces personnes, crise sanitaire ou pas.
    Comme l’indique l’article, nous ne saurons pas davantage combien ont retrouvé un emploi durable, un CDD, un intérim, un emploi aidé (dont cette variété d’élu.es sont de grands pourfendeurs), ont basculé dans un autre dispositif (AAH, retraite…), ont déménagé pour un autre département ou le royaume des cieux…
    Ce sont pourtant des éléments de réponse qui permettraient de nuancer ce tableau un rien fanfaron dans un département où, comme à Roubaix -et votre journal s’en fait régulièrement l’écho- la situation sociale continue de se dégrader et les files d’attente des distributions alimentaires de grossir.
    Entre la communication du Département et nos questions, il doit y avoir un lieu qui se nomme « réalité ». Les élu.es du Département devraient y faire un tour.

  • Communiqué des 3000

    « Qu’on soit 98 000 ou 95 000, franchement, ça n‘a pas grande importance » nous assure l’ancien responsable commercial d’une société d’ autoroutes (accessoirement 1er adjoint au maire de Roubaix en charge de l’Urbanisme et de la Rénovation urbaine) s’exprimant sur la hausse de la population roubaisienne. Qui sont ces trois mille personnes de plus ou de moins qui ne comptent pas, ces 3000 individus irremplaçables comme les nomme Cynthia Fleury ? Avec la question qui suit: que faisons-nous ensemble ?

    Nos concepteurs actuels de la Rénovation Urbaine roubaisienne ne veulent pas, en effet, passer de l’autre côté de la barrière, celui des pratiques de vie, des diversités d’expériences de survie sur un quartier, sur un îlot d’immeubles.

    Ces organisateurs de démarches, ces animateurs de réunion l’ont déjà démontré précédemment sur les quartiers Ouest : leur principal intérêt dans ces échanges est de répondre aux procédures obligatoires du cadre imposé d’une concertation par les instances de l’ANRU. 

    Leur but n’a jamais été de créer les conditions permettant de faire des habitants les participants à la co-construction d’une transformation de leur habitat pour un mieux être.

    Les habitants du Pile seront ainsi privés de concertation, quand bien même le règlement de l’ANRU les rend obligatoires. Ils n’auront même pas le loisir d’assister en qualité de spectateurs à l’exercice de communication en vase clos. La décision (finale?) revient à l’élu, mais surtout pas après des interrogations ou des propositions des premiers concernés : les habitants. Les décisions sont prises avant la réunion. C ‘est l’Autoroute, nous concertons de A à A, l’entre-soi des décideurs : il faut aller vite et la démocratie, c’est si long et contraignant, a fortiori à l’époque du Covid. Et là aussi que la réunion accueille 100 ou 10 habitants, cela n’a pas d’incidence : elle n’est qu’une étape accessoire de la démarche de communication. Nous en avons ici la démonstration criante, la confirmation que l’on peut bien se passer de concertation sur le quartier du Pile.

    98 000 ou 95 000, les 3 000 n’existent pas, ils ne comptent pas, ils ne sont plus comptés, et pourtant ils sont sur nos quartiers, mais d’après l’élu, il paraîtrait qu’ils veulent quitter la ville. En définitive ils sont peut-être ces 3000, la cohérence de cette rénovation urbaine. Car nous supposons que sur Roubaix, ville pratiquement entièrement en territoire Politique de la Ville, on ne rénove pas un quartier sans penser, avec les habitants, les interactions d’un quartier. Alors ces trois mille qui n’ont pas d’importance comment les définissez-vous monsieur Pick ?

    Les 3000

  • APPEL à se rassembler le samedi 2 janvier 2021 à 14h Grand Place à Roubaix devant l’hôtel de ville

    L’année 2020 s’achèvera dans un climat d’oppression que le Covid-19 et la tentation autoritaire du président et du gouvernement auront entretenu tout son long, sans omettre les attentats terroristes qui ont meurtri notre pays et la crise économique qui le frappe de plein fouet.  

    Il nous aura fallu accepter avec résignation et responsabilité les nombreuses restrictions à nos libertés, décidées dans le secret d’un conseil de défense, pour éviter la propagation de l’épidémie : les libertés d’aller et venir, de nous réunir, de travailler pour nombre d’entre nous, de profiter des joies simples de la vie, de visiter nos proches, de nous divertir, de nous cultiver… 

    Il nous aura fallu aussi modifier en profondeur nos habitudes de vie en devant justifier nos déplacements, en nous soumettant aux consignes contradictoires de l’Etat et en nous tenant à distance les uns des autres, offrant le spectacle d’une société masquée et divisée où la méfiance généralisée fait le lit des complotismes et des autoritarismes. 

    En ces temps tragiques où les plans sociaux se succèdent dans les entreprises, où la faillite et la pauvreté menacent celles et ceux qui ne peuvent exercer leur profession, où la faim touche une partie grandissante de nos concitoyen.nes, le pouvoir en place a jugé plus utile en l’espace d’un mois de vouloir nous imposer deux lois que nous sommes beaucoup à juger liberticides

                – la première dite de « sécurité globale » qui vise à restreindre la liberté d’informer et contribue à généraliser la surveillance de la population et à privatiser les prérogatives de la police

                – la seconde dite « loi confortant le respect des lois de la République » (initialement nommée « loi contre le séparatisme ») qui remet en cause des libertés fondamentales.

    Trois décrets, pris discrètement par un ministre de l’Intérieur controversé, qui autorisent le fichage des « opinions politiques, des convictions philosophiques et religieuses et l’appartenance syndicale » complètent le tableau sinistre d’un pouvoir assoiffé de contrôle et de domination, ne supportant aucune opposition et refusant tout dialogue.

    Avec cette conception autoritaire et brutale du pouvoir nous voulons rompre !

    Nous quitterons 2020, isolé.es les uns des autres et sous un couvre-feu mais c’est collectivement et librement que nous voulons affirmer en ce début d’année nouvelle qui vient :

                – notre attachement aux libertés démocratiques,

                – notre solidarité avec nos concitoyen.nes qui subissent le plus durement la crise

                – notre soutien à celles et ceux qui, discriminé.es, souffrent des violences, des vexations et des injustices, qu’elles soient d’origine policière ou non.

    Nous appelons à une manifestation (statique)

    le samedi 2 janvier 2021 à 14H00

    sur la Grand Place, devant l’hôtel de ville de Roubaix

    Roubaix, notre ville, est une grande ville et doit être capable de réunir un nombre important d’organisations politiques, syndicales et associatives ainsi que de personnes sans affiliation mais soucieuses de défendre notre démocratie pour exprimer ce que nous voulons pour notre pays en 2021 et ce que nous ne voulons plus.

  • Halte à la haine, halte à la division !


    L’attentat que nous avons connu ce vendredi 16 octobre est ignoble, nous sommes tou.te.s profondément touché.es. Dix jours après l’assassinat de Samuel Paty, nos pensées vont toujours à la famille de ce professeur et à ses proches.

    Comment en sommes nous arrivés là ?

    Il y a plusieurs facteurs qui nous interrogent : la défaillance des services de renseignement autour d’un individu qui avait déjà été signalé plusieurs fois, la défaillance également de l’Éducation Nationale qui a décidé qu’il fallait ne pas « faire de vague », préférant jouer les aveugles, plutôt que de prendre des mesures. Le détournement de l’idée de liberté d’expression, qui se retrouve être à sens unique: on ôte le droit de critiquer, de commenter, d’être choqué par certaines caricatures, qui se retrouvent être sacralisées. Elles peuvent alors être diffusées, ou commentées mais l’inverse n’est pas permis ou est désormais pointé du doigt. Cette exclusion du débat est alors exploitée par les terroristes pour provoquer une division au sein de la société. Ces aspects doivent être réfléchis pour mieux faire barrage contre ces fanatiques, islamistes ou non.

    La levée de bouclier « pas d’amalgame » de 2015 ne s’est, cette fois, pas reproduite et une partie du pouvoir politique et médiatique presse tous les musulmans, qui n’ont pas de liens avec cette horreur, à se désolidariser. Cette injonction est choquante ! Cela insinue une présomption de complicité de toute la communauté musulmane, qui est pourtant la première à expliquer le caractère non-religieux de ces actions terroristes.
    L’heure est à l’unité nationale, nous éviterons donc d’insister sur les réels responsables de la situation, qui pourtant en profitent pour nous attaquer et cacher leur responsabilités. Depuis une semaine, notre famille politique, en particulier la France Insoumise, est la cible d’un raz-de-marée diffamatoire ! Pour autant, pas un de ces inquisiteurs n’est capable de justifier les accusations lancées. Pire encore, leurs interventions entretiennent la négation du climat hostile et raciste que toute une communauté subie, voire légitiment les propos et actions de l’extrême-droite.

    La lutte contre les terroristes n’est pas une lutte contre les musulmans. La lutte contre les terroristes passe par une application des lois et par des moyens matériels et humains pour pouvoir les appliquer. Cette lutte passe par un soutien aux victimes de toutes les violences racistes et fanatiques. Les terroristes veulent nous diviser afin d’engendrer une guerre civile: Ne tombons pas dans leur piège !

    Halte à l’escalade de la haine, halte à l’escalade verbale, halte à l’exploitation de l’actualité pour des intérêts bassement politiques !

    Unissons-nous tou.te.s ensemble contre le terrorisme, ne les laissons pas nous diviser !

    © fredsochard
  • Nouveau site !

    Nous mettons en place un nouveau site pour animer le groupe d’action Roubaix Insoumise de la France Insoumise. Celui-ci contient un forum, des listes de diffusions, en toute indépendance des GAFAM.

    Nous reviendrons prochainement sur ces différents éléments.