« Qu’on soit 98 000 ou 95 000, franchement, ça n‘a pas grande importance » nous assure l’ancien responsable commercial d’une société d’ autoroutes (accessoirement 1er adjoint au maire de Roubaix en charge de l’Urbanisme et de la Rénovation urbaine) s’exprimant sur la hausse de la population roubaisienne. Qui sont ces trois mille personnes de plus ou de moins qui ne comptent pas, ces 3000 individus irremplaçables comme les nomme Cynthia Fleury ? Avec la question qui suit: que faisons-nous ensemble ?
Nos concepteurs actuels de la Rénovation Urbaine roubaisienne ne veulent pas, en effet, passer de l’autre côté de la barrière, celui des pratiques de vie, des diversités d’expériences de survie sur un quartier, sur un îlot d’immeubles.
Ces organisateurs de démarches, ces animateurs de réunion l’ont déjà démontré précédemment sur les quartiers Ouest : leur principal intérêt dans ces échanges est de répondre aux procédures obligatoires du cadre imposé d’une concertation par les instances de l’ANRU.
Leur but n’a jamais été de créer les conditions permettant de faire des habitants les participants à la co-construction d’une transformation de leur habitat pour un mieux être.
Les habitants du Pile seront ainsi privés de concertation, quand bien même le règlement de l’ANRU les rend obligatoires. Ils n’auront même pas le loisir d’assister en qualité de spectateurs à l’exercice de communication en vase clos. La décision (finale?) revient à l’élu, mais surtout pas après des interrogations ou des propositions des premiers concernés : les habitants. Les décisions sont prises avant la réunion. C ‘est l’Autoroute, nous concertons de A à A, l’entre-soi des décideurs : il faut aller vite et la démocratie, c’est si long et contraignant, a fortiori à l’époque du Covid. Et là aussi que la réunion accueille 100 ou 10 habitants, cela n’a pas d’incidence : elle n’est qu’une étape accessoire de la démarche de communication. Nous en avons ici la démonstration criante, la confirmation que l’on peut bien se passer de concertation sur le quartier du Pile.
98 000 ou 95 000, les 3 000 n’existent pas, ils ne comptent pas, ils ne sont plus comptés, et pourtant ils sont sur nos quartiers, mais d’après l’élu, il paraîtrait qu’ils veulent quitter la ville. En définitive ils sont peut-être ces 3000, la cohérence de cette rénovation urbaine. Car nous supposons que sur Roubaix, ville pratiquement entièrement en territoire Politique de la Ville, on ne rénove pas un quartier sans penser, avec les habitants, les interactions d’un quartier. Alors ces trois mille qui n’ont pas d’importance comment les définissez-vous monsieur Pick ?
Les 3000