L’année 2020 s’achèvera dans un climat d’oppression que le Covid-19 et la tentation autoritaire du président et du gouvernement auront entretenu tout son long, sans omettre les attentats terroristes qui ont meurtri notre pays et la crise économique qui le frappe de plein fouet.
Il nous aura fallu accepter avec résignation et responsabilité les nombreuses restrictions à nos libertés, décidées dans le secret d’un conseil de défense, pour éviter la propagation de l’épidémie : les libertés d’aller et venir, de nous réunir, de travailler pour nombre d’entre nous, de profiter des joies simples de la vie, de visiter nos proches, de nous divertir, de nous cultiver…
Il nous aura fallu aussi modifier en profondeur nos habitudes de vie en devant justifier nos déplacements, en nous soumettant aux consignes contradictoires de l’Etat et en nous tenant à distance les uns des autres, offrant le spectacle d’une société masquée et divisée où la méfiance généralisée fait le lit des complotismes et des autoritarismes.
En ces temps tragiques où les plans sociaux se succèdent dans les entreprises, où la faillite et la pauvreté menacent celles et ceux qui ne peuvent exercer leur profession, où la faim touche une partie grandissante de nos concitoyen.nes, le pouvoir en place a jugé plus utile en l’espace d’un mois de vouloir nous imposer deux lois que nous sommes beaucoup à juger liberticides :
– la première dite de « sécurité globale » qui vise à restreindre la liberté d’informer et contribue à généraliser la surveillance de la population et à privatiser les prérogatives de la police
– la seconde dite « loi confortant le respect des lois de la République » (initialement nommée « loi contre le séparatisme ») qui remet en cause des libertés fondamentales.
Trois décrets, pris discrètement par un ministre de l’Intérieur controversé, qui autorisent le fichage des « opinions politiques, des convictions philosophiques et religieuses et l’appartenance syndicale » complètent le tableau sinistre d’un pouvoir assoiffé de contrôle et de domination, ne supportant aucune opposition et refusant tout dialogue.
Avec cette conception autoritaire et brutale du pouvoir nous voulons rompre !
Nous quitterons 2020, isolé.es les uns des autres et sous un couvre-feu mais c’est collectivement et librement que nous voulons affirmer en ce début d’année nouvelle qui vient :
– notre attachement aux libertés démocratiques,
– notre solidarité avec nos concitoyen.nes qui subissent le plus durement la crise
– notre soutien à celles et ceux qui, discriminé.es, souffrent des violences, des vexations et des injustices, qu’elles soient d’origine policière ou non.
Nous appelons à une manifestation (statique)
le samedi 2 janvier 2021 à 14H00
sur la Grand Place, devant l’hôtel de ville de Roubaix
Roubaix, notre ville, est une grande ville et doit être capable de réunir un nombre important d’organisations politiques, syndicales et associatives ainsi que de personnes sans affiliation mais soucieuses de défendre notre démocratie pour exprimer ce que nous voulons pour notre pays en 2021 et ce que nous ne voulons plus.